La conception systémique appréhende les problèmes en tant que réseaux d’interactions : Elle est une approche holiste, marquée par la capacité d’observer, comprendre, analyser, tisser et orchestrer les interactions qui influent sur un système territorial, à travers les échelles d’espace, de temps, de fonctions et d’économies. Le système est plus que la simple somme des parties. Elle promeut des schémas d’organisation en réseaux distribués et polycentriques, loin des formes centralisées et hiérarchiques classiques. La résilience consiste alors en l’autonomisation et une solidarité de chaque point du réseau. Elle vise à actionner les « effets de réseaux » pour amorcer les changements de comportement, d’organisation et de paradigme à toutes les échelles. La systémique territoriale vise à intégrer la complexité et la richesse d’interactions qu’il existe entre les systèmes naturel, urbain, économique et social tant à l’échelle locale que globale. A ces composantes, elle doit aujourd’hui ajouter à part entière les systèmes numériques. La systémique régénérative vise à mettre en place les conditions permettant le renouvellement et l’enrichissement de ressources et processus (naturels) fondamentaux.

L'urbanité, est "ce qui fait de la ville la ville", qualité mesurée à la hauteur de la richesse d’interaction, rencontre de la diversité architecturale, fonctionnelle et sociale. L'urbanité qui assure la reconnaissance de l'autre avant sa connaissance, n'est plus seulement le propre de l'espace urbain physique ou tangible mais doit aussi devenir celui de l'espace numérique, intangible, et de la synergie des deux. Il s'agit de construire dans le "lieu" dématérialisé les conditions nécessaires à un vivre ensemble durable et équitable à travers la notion d’urbanité numérique. Il s'agit d'augmenter la richesse d'interaction de l'espace urbain dual, par le biais de son pendant numérique. Afin d’élaborer le cadre de ces échanges numériques à même de promouvoir une collaboration équitable entre acteurs, la force publique doit en devenir un acteur orchestrateur, si ce n'est régulateur pour ne pas subir le jeu de la "plateformisation". Ici réside l'enjeu de Souveraineté Numérique et la nécessité d'adopter les bonnes stratégies publiques reposant sur les infrastructures (tangibles et intangibles) et compétences appropriées. La mise œuvre de la notion d’urbanité numérique passe par la définition d’une citoyenneté numérique, à la fois comme extension de la citoyenneté au milieu digital mais aussi comme opportunité de nouvelles normes et pratiques de gouvernance du territoire et de ses évolutions. L'urbanité Numérique doit être l’opportunité resserrer le tissu entre force publique et habitants, redistribuer pouvoirs et responsabilités d'action, et catalyser le construire et vivre ensemble pour un avenir durable.